Étrangement, suite à l’écriture de mon bilan moral, une envie de partager mon expérience de joueur en association se fait sentir.
Malgré trois années à fréquenter assidûment les colonnes de ce blog en partageant mon avis sur tout et n’importe quoi, je me rend compte que je n’ai jamais évoqué une partie importante de ma relation à De Cape et de Dés et à toutes les autres association ludiques que j’ai pu fréquenter. Parce que jouer en association, ce n’est pas la même chose que de jouer chez soi, dans la ou les boutique(s) locale(s), dans un bar à jeux…
Vous devez jouer avec les règles à l’Aquitaine, vous !
La raison numéro un pour tenter l’expérience associative est somme toute assez terre à terre : c’est une méthode tout à fait simple et (généralement) peu coûteuse d’agrandir sa ludothèque. Entre les jeux de l’association et ceux des adhérents, vous trouverez difficilement autant de références à disposition et de personnes prêtes à vous apprendre si vous êtes allergiques à la lecture de règles. Une sacrée aubaine pour les radins et les feignants…
Cette belle opportunité s’accompagne de certaines contreparties, vous vous en doutez bien. Prendre soin des jeux mis à disposition est un minimum, rapporter toute détérioration ou perte est généralement apprécié (y remédier encore plus), être attentif au rangement est indispensable et participer à l’inventaire est la cerise sur le gâteau (parce qu’inventorier Terraforming Mars et toutes ses extensions, c’est pas une sinécure).
Si le paragraphe précédent ne vous a pas fait fuir, un océan de possibilités ludiques s’offre à vous. Un doute avant d’investir dans cette grosse boite bien chère pleine de figurines ? Pourvoir ressortir ce super jeu à 8 sans avoir à attendre votre prochaine réunion de famille ? Trouver des supers idées cadeaux pour toutes les occasions possibles et imaginables ? Pouvoir s’égosiller sur un jeu d’ambiance sans déranger les voisins ? Vous êtes au bon endroit…
Je dirais que c’est d’abord des rencontres
Venir jouer en association implique de sortir de chez soi et de rencontrer d’autres personnes. De prime abord, j’ai l’air d’enfoncer une porte ouverte… mais il faut bien garder à l’esprit que ces inconnus vont partager un espace commun avec vous, avec tout ce que cela implique en terme de cohabitation et d’interactions. Si ces deux derniers mots vous font peur, autant dire qu’il va y avoir un peu de boulot pour que l’expérience soit plaisante.
Pour la cohabitation, dans la majorité des cas, l’association vous a mâché le boulot en pondant un règlement intérieur. Sa lecture vous donne un bon aperçu de ce que l’on attend des adhérents et usagers, vous évitant bon nombre de déconvenues à posteriori. Par exemple, si la soirée jeux hebdomadaire à lieu le jeudi soir à 21h, il est fort probable que vos enfants ne soient pas accueillis dans les meilleures conditions possibles.
Concernant le vivre ensemble, le règlement intérieur peut aussi s’avérer instructif : si une buvette est mise en place, il y a de fortes chances qu’un coup de main pour l’installation et le rangement soit apprécié, sans oublier la vaisselle et la gestion des poubelles… Il semblerait que certains petits gestes comme dire bonjour ou participer aux conversations (il paraît même que le jeu n’est pas le seul sujet, c’est fou non ? ) améliorent l’ambiance.
J’ai pas de projet, pas d’avenir, tout à bout j’suis foutu !
Cette troisième partie est sans aucun doute la plus importante pour moi, puisqu’elle touche à l’engagement associatif. Au delà de la structure légale, des locaux et des activités, une association est également un ensemble de personnes réunies autour d’un projet et / ou de valeurs communes définies par les statuts (une saine lecture également), suffisamment claires pour que chaque adhérent puisse se les approprier.
Derrière les jolies formules se cache une réalité très concrète : pour fonctionner et durer, une association a besoin de personnes motivées pour donner de leur temps, sans autre incitation que la bonne volonté. Mais nul besoin de rejoindre le Bureau ou le Conseil d’Administration pour mettre sa pierre à l’édifice car chaque geste compte, du nettoyage d’une table à l’organisation d’une manifestation à destination du public.
Attention, le bénévolat ne doit pas être pris à la légère car la désaffection d’une personne peut avoir des conséquences sur l’association toute entière. Ne vous comparez pas à ceux qui en font le plus ; demandez-vous seulement ce que vous pouvez apporter à la mesure de vos moyens… même si cette réflexion débouche sur le constat que vous n’avez pas de temps (c’est la ressource principale à prendre en considération) à consacrer.
Je sens que je vais conclure
Je vais m’arrêter là car plus j’avance dans cet article, moins je vous donne de raison de vous investir dans une association : imaginez donc toute cette énergie mobilisée pour avoir des jeux et des joueurs à disposition, c’est limite scandaleux… et pourtant il semblerait que certaines personnes y trouvent leur compte à l’arrivée ! Que vous preniez des responsabilités ou non, vous êtes partie prenante dans une entité qui a ses règles et ses objectifs et que vous verrez évoluer dans le temps. Vous ferez des rencontres, vous apprendrez des choses (et pas seulement des règles de jeu) et vous vous ferez des souvenirs. Bref, jouer en association, c’est bien plus que jouer en association.